Il est de première
nécessité pour l'homme de s'interroger sur son
destin. L'artiste loin des vaines préoccupations d'une
hypothétique modernité se doit d'évoquer
ce magnifique et tragique cheminement de l'homme dans son affirmation
au monde.
- Je peins et je dessine
ce prolongement du songe, porteur d'émotion et de mystère.
Evoquer la pérénnité de l'état d'âme,
telle est une de mes principales préoccupations.
- Songeur éveillé,
j'exprime un monde en quête d'éternité.
Spectateur contemplatif,
je saisis sur ma toile cet instant crépusculaire, ce moment
où tout bascule : "entre chien et loup", lueurs
fugitives, promessses de nuit...
- En écrivant
cela, me revient en mémoire cette phrase de Victor hugo
: "L'homme est brumeux, le monde est noir, le ciel est sombre
: les formes de la nuit vont et viennent; et nous pâle
nous contemplons."
Dans cette époque
où l'absurde a remplacé le mystère, le doute
s'installe en maître dans nos esprits.
Il est de première
instance de recréer le monde émotionnel, de réhabiliter
l'état d'âme.
- Mon oeuvre tente de
redonner à l'homme une dimension poétique.
- Retrouver la puissance
créatrice et mythique à travers une vision subjective
de la grande nature.
- Loin de ce doute stérile
qui empoisonne notre culture, j'affirme la suprématie
de l'émotion, de la subjectivité, à la frontière
de la nuit, de notre profonde vie intérieure.
- Entre le chaos amnésique
de l'art officiel contemporain et l'affirmation d'une culture
séculaire de la tradition,
Je choisis la Tradition.
Frédéric
GSELL 1994 |